Le journal The Guardian salue l’initiative milanaise. En effet, selon la rédaction, Milan met aujourd’hui en place l’un des programmes “les plus ambitieux d’Europe” en matière de mobilité verte. Singulièrement, ce programme vient en réponse à la crise du coronavirus, mais a aussi été possible grâce à celle-ci.
Milan, contexte et résolution face à la crise du Covid-19 et à la pollution
La ville de Milan a reçu les éloges de Greta Thunberg, jeune militante écologiste qui a salué mardi 21 avril sur Twitter l’annonce d’un Milan nouveau. La métropole de la région de la Lombardie et capitale mondiale de la mode et du design est aussi le siège de la Bourse d’Italie. Ses atouts culturels et économiques lui ont permis de lancer un “ambitieux” plan de mobilité verte. Les objectifs ? Répondre à court terme à la crise du Covid-19 tout en luttant à plus long terme contre la pollution et la congestion du centre-ville. La Lombardie, dont Milan est le chef-lieu, est une des régions les plus polluées d’Europe. C’est également la région considérée comme l’épicentre de l’épidémie de Covid-19 en Italie.
Les ambitions de restructuration milanaise sont rendues possibles par la configuration de la ville. En effet, comme le fait remarquer The Guardian, « Milan est une petite ville dense […] où le trajet moyen est inférieur à 4 kilomètres ». On comprend ici pourquoi de nombreux habitants peuvent se passer de la voiture et utiliser un mode de transport actif comme le vélo ou la trottinette.
Les travaux d’urbanisation de Milan, mobilité urbaine verte et distanciation sociale
Les travaux ont débuté au mois de mai 2020 et doivent être achevés à la fin de l’été. L’objectif principal est de réaffecter aux cyclistes et aux piétons une certaine surface d’espace urbain jusqu’ici occupée par des véhicules à moteur.
Le Corriere della Sera, un quotidien italien publié à Milan résume : « le plan ‘Routes ouvertes’ prévoit des pistes cyclables temporaires à bas coût, des trottoirs élargis et des limitations de vitesse à 30 km/h pour les véhicules à moteur thermique. Par ailleurs, des routes prioritaires pour les piétons et les cyclistes seront ouvertes. Pas moins de 35 kilomètres de route seront transformés ».
L’objectif ? Rendre possible la distanciation sociale dans une ville médiévale, mais aussi et surtout, éviter un retour massif des voitures après la levée du confinement. En effet, à la suite de ce dernier, la saturation des transports en commun, dont la capacité sera réduite de 30 % aux heures de pointe, est inévitable. Marco Granelli, maire adjointe de la cité lombarde, estime que Milan doit être imaginé autrement. Selon elle, quand tout sera terminé, les villes qui auront franchi cette étape auront su tirer un avantage de la situation.
De nombreuses villes à travers le monde ont déjà mis en place des plans de restructuration urbaine. En Nouvelle-Zélande, par exemple, le gouvernement a débloqué un fonds spécial pour inciter les villes à réaliser des aménagements urbains.
Espérons que la crise du coronavirus permettra de restructurer intelligemment les villes afin d’éviter une nouvelle crise sanitaire et de réduire notre impact sur l’environnement.