Les superstitions ont la vie dure. La peur des chiffres 13, en Occident, et 4, en Asie, va jusqu’à influer sur la topographie des gratte-ciels et la numération des étages…
Connaissez-vous la tétraphobie, la peur du chiffre 4 ? Et la triskaïdékaphobie, cette profonde aversion pour le chiffre 13 ? Ces craintes maladives, qui se mutent parfois en peurs paniques et en refus catégoriques d’utiliser l’un de ces numéros, sous quelque forme et dans quelque circonstance que ce soit, sont répandues dans le monde entier, le nombre 13 étant associé en Occident à la trahison de Judas, et le chiffre 4 évoquant, en Asie, le malheur et la perdition.

Le monde du bâtiment en général, et celui des ascenseurs en particulier, a dû s’adapter à ces superstitions, notamment au 20e siècle, quand l’évolution urbaine et technique a fait naître des immeubles de plus en plus hauts et des ascenseurs de plus en plus nombreux.
La question cruciale de la sécurité dans les tours de grande hauteur a logiquement, dès la création des premiers gratte-ciels à New York, mais aussi plus tard, à l’ère de l’explosion urbaine en Asie, fait miroiter dans l’esprit de beaucoup d’usagers la phobie du 13e étage et la terreur de voir affiché l’impitoyable chiffre 4 sur le tableau de commande d’une cabine.
Pas de 13e ou de 4e étage
Ainsi, tout comme il n’y a pas, parfois, de rangée numéro 13 dans les avions, de chambre 13 dans les hôtels ou de chiffre 13 dans les rues de Paris (souvent remplacé par le 11 bis), de nombreux gratte-ciels américains ne comportent pas officiellement de 13e étage : les ascenseurs passent directement du 12e au 14e niveau, laissant un plateau inoccupé.
Parfois, l’étage est renommé 12A ou M, la 13e lettre de l’alphabet. Il en va de même pour le chiffre 4 en Asie du sud-est, notamment en Chine, où il est souvent remplacé ou tout simplement « oublié ».
En revanche, le chiffre 8 recueille les faveurs de toute la population de l’Asie du sud-est : dans la culture taoïste, il est synonyme de richesse, de réussite et d’importance dans l’échelle sociale. L’idéal est donc de se rendre au 8e étage… Sans passer par le 4e !